Sédentarité et activité physique : un effort au quotidien

Dans le domaine de la prévention cardiovasculaire, on considère la sédentarité comme étant un facteur de risque et, a contrario, l’activité physique comme apportant un bénéfice. Ainsi, selon l’OMS, la sédentarité serait le quatrième facteur de risque de mortalité au niveau mondial ; par rapport aux personnes actives, les sédentaires auraient un risque de mortalité augmenté de 25 à 30% et un risque d’infarctus pratiquement doublé. Par contre, l’activité physique a été présentée depuis le milieu du siècle dernier comme un excellent moyen de se protéger non seulement contre les maladies cardiovasculaires, mais également contre diverses autres affections (obésité, diabète, troubles ostéoarticulaires, cancers du sein, du colon, etc.).

Méthodes de mesure de la sédentarité et de l’activité physique
La sédentarité est définie comme étant l’absence de mouvement corporel, d’où une faible dépense énergétique (repos pendant le sommeil, position assise lors de la lecture, devant les écrans, etc.). L’activité physique représente la dépense énergétique produite par les mouvements corporels, ce qui correspond à 25-30% de la dépense énergétique totale. Divers moyens sont utilisés pour mesurer les niveaux de sédentarité et d’activité physique. Le plus courant est le questionnaire d’auto-évaluation où l’on demande à la personne de rapporter les diverses actions réalisées pendant la journée, durant un certain laps de temps. Le moyen le plus précis est l’accéléromètre, un petit appareil qui est porté au poignet ou à la hanche et qui détecte et mesure les accélérations provoquées par les mouvements du corps selon 3 plans orthogonaux. Ce système procure une valeur continue qui représente la fréquence, la durée et l’intensité de l’activité physique produite par les mouvements corporels.

Activité physique & sédentarité en Belgique
Dans le cadre d’une enquête nationale de consommation alimentaire menée en 2014-2015, les niveaux d’activité physique des Belges ont été rapportés. Par rapport aux recommandations de l’OMS pour les adultes de 18-64 ans, 91% d’entre eux pouvaient être considérés comme atteignant le niveau minimum d’activité physique ; la situation était plus préoccupante chez les jeunes avec seulement 48% des enfants de 6-9 ans et 29% des adolescents de 10-17 ans qui atteignaient cette valeur minimale. La durée totale des activités sédentaires chez les adultes était de 5h47/jour en position assise (>8h/j chez 22% !), de 6h27/j chez les enfants et de 8h44/j chez les adolescents. Il y a donc un problème majeur de manque d’activité physique chez les jeunes Belges, mais la situation pourrait être améliorée également dans la population adulte.

Bénéfices cardiovasculaires de l’activité physique
On sait que l’activité physique réduit les risques cardiovasculaires depuis les travaux menés dans les années 1950-1960 en Angleterre et aux USA dans les milieux professionnels (bus londoniens, dockers américains, étudiants universitaires). Dans les années 1970, une étude américaine a montré que la dépense énergétique provoquée par l’exercice physique devait atteindre le seuil de 2000 Kcal/ semaine pour produire une réduction significative du risque d’infarctus. Ce seuil de 2000 kcal/ semaine correspond à environ 3 heures de jogging par semaine, ou 30 à 40 minutes de marche quotidienne à vive allure, ou 75 minutes de marche quotidienne à allure normale (3-4 km/h). Plus tard, une autre étude a montré qu’au-delà de 2200 kcal/semaine, on observait même une réduction des plaques d’athérome dans les artères coronaires !

Cette question concernant le niveau d’activité physique requis pour entraîner un avantage sur le plan cardiovasculaire est cruciale, et ici les idées ont évolué au fil du temps. Il était tentant de penser que le bénéfice est d’autant plus grand que le niveau d’activité physique est plus intense, d’où le conseil de pratiquer le plus possible des sports d’endurance tels que cyclisme, jogging, natation, marche rapide, etc. Cependant, d’autres études ont suggéré qu’une activité physique trop intense ou mal adaptée à la condition physique du pratiquant pourrait s’avérer délétère. Il ne s’agit pas de ces rares cas de morts subites chez de jeunes athlètes, généralement causées par des problèmes cardiaques sous-jacents méconnus, mais de ceux survenant chez des adultes porteurs de cardiopathies ischémiques (maladie coronarienne). De plus, on a constaté que certains troubles du rythme cardiaque, notamment la fibrillation auriculaire, étaient particulièrement fréquents chez d’anciens athlètes amateurs ou professionnels après l’arrêt de la compétition. Certains doutes sont apparus concernant un excès d’activité sportive, par exemple marathon, triathlon, etc. Cependant, moyennant une bonne condition physique et une bonne préparation, il n’y a pas de limite à la pratique sportive.

Une toute récente étude britannique publiée en janvier 2021 ayant porté sur plus de 90.000 personnes suivies pendant 5 ans et chez qui l’activité physique a été mesurée par accéléromètre a montré qu’il n’existe pas de limite au taux d’activité physique : le plus est le mieux ! Le quart des participants se trouvant au sommet de ce taux, qu’il s’agisse d’efforts d’intensité modérée ou vigoureuse, avaient entre 48% et 57% de réduction du risque de développer une maladie cardiovasculaire. Les auteurs avaient pris soin de contrôler leurs résultats en tenant compte des autres caractéristiques de leur population d’étude (âge, sexe, autres facteurs de risque…).
Il n’en reste pas moins que, pour les moins courageux, un peu d’activité physique vaut mieux que rien du
tout ! Des activités légères telles que jardinage, entretien de la maison, montée d’escaliers à la place d’utiliser l’ascenseur, tout cela contribue déjà à réduire le risque cardiovasculaire. On a même pu prouver que le simple fait de rester debout une partie du temps plutôt que de rester assis, même sans activité physique notoire, s’accompagne d’une diminution de la mortalité globale et par maladies cardiovasculaires. Une étude suédoise a décrit un possible mécanisme: la station debout favorise le raccourcissement des télomères de nos chromosomes dont la longueur est associée à la longévité. D’où l’idée des fabricants de bureautique de proposer des tables de travail où l’on peut se tenir debout…

Activité physique : conseils pratiques
Avant de s’engager dans la pratique sportive, il convient de tenir compte de plusieurs éléments, son genre, son âge, et surtout sa condition physique. La meilleure façon, et la plus précise est de réaliser un test d’effort sur bicyclette ergométrique ou sur tapis roulant, mais cela nécessite une visite chez un cardiologue. Cela sera réservé aux athlètes désirant connaître leur capacité physique maximale, aux personnes âgées qui désirent commencer ou reprendre un sport, et aux convalescents d’un problème cardiaque qui font de la réadaptation.
Pour le tout-venant un moyen très simple d’évaluer sa condition physique est le « test de l’escalier » qui consiste à chronométrer le temps mis à gravir rapidement 3 à 4 volées d’escalier. Ce test est décrit par le Pr. J-L. Vandenbossche dans la rubrique questions/réponses de ce numéro de la revue.
Il convient de rappeler les recommandations 2021 de l’OMS concernant la pratique d’activités physiques tout au long de la vie :

  • Les jeunes (5-17 ans) devraient accumuler au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à soutenue (au moins 3X par semaine des efforts d’intensité soutenue pour renforcer le système musculaire et l’état osseux).
  • Les adultes (18-64 ans) devraient pratiquer au moins, chaque semaine, 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée, ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue ou une combinaison des deux. Pour un bénéfice supplémentaire, ces taux peuvent être doublés : 300 minutes par semaine d’activité d’endurance d’intensité modérée ou 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue, ou une combinaison des deux.
  • Les seniors (>65 ans) devraient pratiquer au moins, au cours de la semaine, 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée, ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue, ou une combinaison des deux. Un bénéfice supplémentaire est obtenu par le doublement de ces valeurs : 300 minutes par semaine d’activité d’intensité modérée, ou 150 minutes par semaine d’activité d’intensité soutenue, ou une combinaison des deux. Les personnes âgées dont la mobilité est réduite devraient également réaliser au moins 3 jours par semaine des exercices visant à améliorer l’équilibre et à prévenir les chutes. Des exercices de renforcement musculaire devraient être pratiqués au moins deux jours par semaine.

Conclusion
La sédentarité est bel et bien un facteur de risque cardiovasculaire à part entière. Sa prévalence dans la population belge, surtout parmi les jeunes, est préoccupante.

La pratique d’une activité physique adaptée à ses capacités personnelles ne peut qu’être recommandée. Les bénéfices cardiovasculaires de la pratique d’exercices physiques sont indéniables et ils semblent indépendants des bénéfices apportés par un mode de vie sain en général (absence de tabagisme, alimentation équilibrée, contrôle du poids, etc.).

En ce qui concerne la quantité d’activité physique bonne pour le cœur, il n’y a pas de limite. Une étude récente n’a pas confirmé l’hypothèse qu’un niveau élevé d’activité physique pourrait ne pas être bénéfique. Pourtant, même si « le plus est le mieux », on a bien montré que « un petit peu vaut mieux que rien du tout » ! Trente minutes de marche quotidienne, éventuellement scindées en 2X15 ou 3X10 minutes, sont déjà suffisantes et représentent le meilleur sport à conseiller aux personnes âgées ou à celles dont la condition physique doit encore être améliorée.

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La victime perd connaissance, ne réagit pas à une forte voix et ne respire pas ou de manière très irrégulière.

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