L’insuffisance cardiaque, c’est quoi ?
L’insuffisance cardiaque est une maladie chronique évolutive provoquée par l’incapacité du cœur à assurer sa fonction de pompe. Il n’est alors plus apte à faire circuler suffisamment de sang dans le corps, celui-ci s’essouffle, augmente en volume, se distend et perd sa capacité à faire circuler le sang vers les différents organes. Cette maladie est quatre fois plus fréquente que le nombre de nouveaux cas de cancer du sein, de l’utérus ou du colon et l’espérance de vie des malades est considérablement réduite, ce qui lui vaut d’ailleurs le surnom de « cancer de la cardiologie ». Les symptômes peuvent n’apparaître qu’après plusieurs années d’évolution de la maladie.
Les causes
L’insuffisance cardiaque peut être due à de multiples causes, dont les deux plus fréquentes sont la maladie coronarienne (faisant notamment suite à un infarctus du myocarde) et l’hypertension artérielle. Plus globalement, une mauvaise hygiène de vie (sédentarité, alimentation déséquilibrée, alcool, tabac, obésité) a un effet néfaste sur le cœur et peut également entraîner une insuffisance cardiaque.
Principaux symptômes
L’insuffisance cardiaque peut rester longtemps inaperçue. Au début, les premiers signes apparaissent pour des efforts importants puis, quand la maladie s’aggrave, les symptômes surviennent aussi pour de petits efforts voire même au repos. Il existe plusieurs symptômes qui peuvent survenir en même temps ou séparément:
- Essoufflement/difficultés respiratoires à l’effort et au repos
- Gonflement des pieds et des chevilles provoqué par l’accumulation de liquide dans les tissus
- Fatigue constante, asthénie
- Prise de poids (liée à l’accumulation de liquide dans les tissus)
- Gonflement abdominal, douleurs abdominales
- Position couchée mal supportée et essoufflement nocturne
- Faiblesse musculaire
- Vertiges
- Accélération des battements cardiaques ou battements irréguliers, palpitations
- Diminution de l’appétit, nausées, intolérance digestive
Cette pathologie réclame une prise en charge médicale le plus tôt possible. À terme, la maladie devient invalidante car au-delà des symptômes qu’elle provoque, elle affecte profondément l’équilibre psychologique, social, professionnel et affectif et menace la vie des patients. En effet, cette maladie est mortelle, s’accompagne d’un pronostic sombre et d’une qualité de vie réduite.
Cependant les avancées technologiques, la compréhension de la maladie et le traitement avec des médicaments qui stabilisent l’évolution, améliorent en grande partie la qualité de vie des patients.
Les traitements
Le meilleur traitement contre l’insuffisance cardiaque est bien entendu la prévention : il faut veiller à pratiquer une activité physique régulière, ne pas consommer trop de sel, surveiller son poids. Les autres conseils généraux de bonne hygiène de vie qui s’appliquent aux autres maladies cardiovasculaires sont également valables : limiter le tabac, l’alcool, manger équilibré, etc.
Une fois le diagnostic établi, différents traitements seront proposés aux patients en fonction du type d’insuffisance cardiaque.
L’insuffisance cardiaque chronique est principalement traitée de façon médicamenteuse. Dans certains cas, elle peut également être soignée grâce à des traitements non médicamenteux telle que l’implantation de pacemaker pour une resynchronisation cardiaque ou encore si nécessaire avec l’implantation de défibrillateurs internes. Pour certains cas d’insuffisance cardiaque chronique, l’assistance ventriculaire mécanique voire la transplantation cardiaque seront envisagées.
En Belgique
L’insuffisance cardiaque est très répandue en Belgique et l’on peut même parler d’épidémie. Si l’on se penche sur les chiffres épidémiologiques, l’insuffisance cardiaque touche +/- 240.000 Belges et environ quarante nouveaux cas sont détectés chaque jour (15.000 par an). L’insuffisance cardiaque touche principalement les personnes à partir de 65 ans. On estime que 4% de la population adulte en souffre, dont 20% chez les plus de 65 ans. Enfin, l’insuffisance cardiaque est liée à une altération de la qualité de vie et à un taux d’hospitalisation élevé (première cause d’hospitalisation chez les plus de 65 ans).