Article du Dr Christian Brohet
Actuellement, en Flandre où le taux de vaccination atteint 90% de la population, une majorité des patients hospitalisés sont des personnes vaccinées (70%), ce qui pourrait donner l’impression que le vaccin est peu ou pas efficace…
Par contre, en Wallonie où le taux de vaccination n’est que de 70%, le nombre de personnes vaccinées parmi les patients hospitalisés représente une minorité de 40%.
Comment expliquer cet apparent paradoxe ?
Il faut se garder d’une mauvaise interprétation d’une réalité mathématique !
En voici la démonstration :
1. Supposons une population de 1 million de personnes.
2. Supposons que le taux d’hospitalisation soit de 1% chez les vaccinés (V) et de 10% chez les non-vaccinés (NV). (Cela signifierait que le risque d’hospitalisation serait 10X plus élevé chez les NV par rapport aux V.)
3. Envisageons maintenant 2 situations extrêmes en ce qui concerne le taux de vaccination :
- 1er cas : taux de vaccination de 95% = 950.000 V et 50.000 NV
- Nombre d’hospitalisés chez les V= 1% de 950.000 = 9500 V
- Nombre d’hospitalisés chez les NV= 10% de 50.000= 5000 NV
- N.B. avec ce taux de vaccination très élevé (95% de la population), la majorité des hospitalisés sont des personnes vaccinées (9500/14500=65%).
- 2e cas : taux de vaccination de 25% = 250.000 V et 750.000 NV
- Nombre d’hospitalisés chez les V= 1% de 250.000= 2500 V
- Nombre d’hospitalisés chez les NV= 10% de 750.000= 75000 NV
- N.B. avec ce taux de vaccination fort bas (25% de la population), la majorité des hospitalisés sont des personnes non-vaccinées (75000/77500= 97%).
On peut donc constater que, plus le taux de vaccination est élevé, plus nombreux seront les personnes vaccinées parmi les hospitalisés. Ce n’est que lorsque le taux de vaccination est fort bas que l’on voit parmi les hospitalisés davantage de personnes non-vaccinées.
Ce qu’il faut retenir de cet exercice, c’est que le risque de se retrouver hospitalisé est multiplié par 10 chez les non-vaccinés par rapport aux vaccinés !
Il faut également insister sur le fait que les non-vaccinés s’exposent à un risque plus grand d’hospitalisation aux soins intensifs.
L’augmentation de l’immunité conférée par une 3e dose de vaccin Pfizer/BioNtech ou Moderna permettra peut -être de sortir progressivement de cette épidémie. Elle doit être fermement recommandée chez toutes les personnes fragiles, dont les 65ans+ et les malades cardiaques.
A côté de cette vaccination anti-Covid, il convient de rappeler aussi l’importance d’une vaccination antigrippale. La grippe peut entraîner des complications redoutables potentiellement fatales telle la pneumonie et elle peut déstabiliser une pathologie cardiaque sous-jacente.