Résumé du wébinaire du jeudi 28 avril 2022 sur l’importance de bouger avec le Dr Laruelle
1. Faut-il faire son entraînement cardiaque dans un centre de revalidation ou peut-on le faire à la maison ?
Après une hospitalisation pour un événement cardiaque aigu, que ce soit un infarctus, un pontage, la mise en place d’un stent ou une ablation, on sait que l’année qui va suivre l’hospitalisation sera à haut risque de par la dangerosité de la pathologie, de par la médication et c’est pour cela que la revalidation cardiaque de phase 2 a été mise en place. Il y a des possibilités de faire de la télé-revalidation par vidéo dans certains centres, on demande alors aux patients de prendre leurs paramètres (rythme cardiaque, tension artérielle). La télé-revalidation est plus douce. Une autre possibilité est de faire la revalidation avec un kiné chez soi. Après cette phase qui dure 6 mois, les cardiologues poussent les patients à faire des activités physiques dans les clubs coronariens.
2. Avec quelle intensité faut-il faire du sport ?
Les cardiologues conseillent une intensité modérée à intense. L’intensité légère est bonne mais en terme cardiovasculaire on ne va pas avoir un impact pronostic sur la santé. Par contre faire un sport trop intense est dangereux également. Il existe des montres connectées pour suivre son activité physique. Si, en faisant une activité physique votre haleine vous permet de dire : ‘bonjour, il fait beau’, vous faites un effort modéré. Il faut éviter de faire du sport dans des températures en-dessous de 5° et au-dessus de 25°. Il faut également respecter le temps pour s’échauffer (et le refroidissement) 20 minutes d’intensité légère, et terminer par une période de refroidissement en intensité légère. Quatre heures de jardinage/bricolage correspondent à une bonne activité physique mais il faut s’être échauffé avant de commencer du travail lourd. Tous les accidents cardiaques aigus à l’effort se font toujours au démarrage, un démarrage brutal et intense, parce que le cœur ne supporte pas les montées de tension artérielle brutale.
3. Quel type de sport est conseillé ?
De préférence des sports qui mobilisent une grande quantité de muscles, p.ex. la marche, la natation, le footing, le fitness, la gymnastique. Les efforts brutaux isométriques sont à éviter p.ex. le tennis, mini-foot, ping-pong. La combinaison tension + pulsation est dangereuse. Si vous faites ces sports, il faut certainement faire de l’endurance à côté. Sur internet vous trouvez la classification des activités sportives sur le site : healthy-heart.org.
4. Les bienfaits du sport valent-ils certains médicaments, les effets positifs sont-ils équivalents ? L’exercice physique est le traitement le moins cher et le plus efficace. Il faut doser et être encadré, mais l’exercice physique va avoir un impact positif sur la morphologie du corps (diminuer la masse de graisse et augmenter la masse musculaire), l’amélioration de la fonction endothéliale des artères (la capacité des artères de se dilater à l’effort), un impact positif sur le cholestérol, le sucre et la tension artérielle. Il n’y a aucun médicament qui est aussi efficace de manière globale. Des grandes études ont montré que les médicaments contre le cholestérol ont de l’effet uniquement en combinaison avec de l’activité physique.
5. La recommandation de la pratique sportive doit-elle être différente selon le type d’intervention (pontage, stent, médicaments…) ?
Tous les patients en revalidation cardiaque sont classés en fonction d’un niveau de risque, qui dépend de paramètres cardiaques. Les patients à haut risque ne peuvent pas s’entraîner à la sortie de l’hôpital, ils doivent être encouragés à faire du sport dans un centre de revalidation. Un jeune patient qui a une bonne fonction cardiaque, peut commencer un entrainement plus rapide et plus intense. Chaque cas est particulier.
6. La compétition est-ce possible ?
Chez les patients cardiaques la compétition sportive est déconseillée parce que la décharge d’adrénaline est trop importante lors d’une compétition.
7. Existe-il une formule pour déterminer la fréquence cardiaque à atteindre et la durée de l’effort pour obtenir un résultat durable?
Il existe une formule, elle s’appelle la formule de Karvonen : (fréquence cardiaque Maximum- fréquence cardiaque de repos) x 70% + fréquence repos. Si vous utilisez cette formule vous ne risquez pas d’être en manque d’oxygène. Vous pouvez demander à votre cardiologue de faire le calcul pour vous, basé sur votre test à l’effort.
8. La pratique sportive doit se faire dans un cadre spécifique, pourquoi les coronary clubs sont-ils ainsi trop méconnus et trop peu recommandés par le monde médical en Belgique ?
Les jeunes cardiologues sont devenus des technologues qui parfois sous-estiment l’acte global de la santé et ils pensent qu’après l’acte technique il n’y a rien à faire. Il y a des patients qui n’aiment pas faire du sport avec d’autres, mais plutôt seul. L’importance est de continuer à faire du sport en sécurité. Si on arrête le sport, les bénéfices sont perdus après 6 semaines et pour arriver au départ il faut 12 semaines. Il faut donc de la continuité dans un sport qui convient au patient.