L’hypertension artérielle

Dans les pays industrialisés, la fréquence de l’hypertension avoisine 25%, ce qui représente au niveau de la Belgique près de deux millions et demi de personnes.
La fréquence de l’hypertension augmente avec l’âge et touche ainsi 60% des personnes âgées.
Il faut savoir qu’un hypertendu sur deux n’est pas identifié, et que parmi les patients diagnostiqués, seule la moitié est traitée.
L’hypertension artérielle est une affection qui, dans la majorité des cas et pendant longtemps, évolue à bas bruit.
Cette maladie est « silencieuse » et l’hypertendu ne se sent pas malade. Or l’hypertension doit être soignée afin de réduire le risque de maladies cardiovasculaires.
>> Seule la mesure systématique de la pression artérielle lors de chaque contact médical permet de détecter l’hypertension artérielle.<<
De la tension artérielle normale à l’hypertension artérielle
La tension artérielle correspond à la pression exercée par le sang sur la paroi des vaisseaux lorsqu’il y circule. Cette pression se mesure à l’aide d’un brassard pneumatique qui comprime le bras et que le médecin dégonfle progressivement. Il existe également des appareils destinés à la prise de la tension artérielle par le patient.
La tension artérielle se mesure en millimètres de mercure (mmHg) et s’exprime par deux chiffres :
- la pression maximale exercée par le sang sur la paroi des vaisseaux au moment où le sang est éjecté du ventricule gauche lors de sa contraction (tension systolique)
- la pression minimale lorsque le ventricule gauche est au repos, complètement relâché (tension diastolique).
La tension artérielle est extrêmement variable au cours des 24 heures. Elle est habituellement basse la nuit et lors des périodes de repos au cours de la journée. Elle s’élève avant même le réveil et présente des pics plus ou moins importants lors des activités journalières.
De nombreux travaux ont permis de montrer que le niveau de la tension artérielle était en rapport avec la survenue d’événements cardiovasculaires. Globalement plus la tension artérielle est élevée, plus la probabilité de problèmes cardiovasculaires est importante.
La tension artérielle est considérée comme acceptable tant qu’elle ne dépasse pas 140/90 mmHg. Mais il est optimal d’avoir une tension plus basse ne dépassant pas 120/80 mmHg au repos pendant la journée.
L’hypertension artérielle, tueur silencieux
L’existence d’une hypertension artérielle (HTA) n’est confirmée que lorsque plusieurs mesures ont documenté une tension dépassant les limites de la tension artérielle acceptable. Chez l’adulte, on parle de tension artérielle élevée ou d’HTA lorsque la tension systolique est constamment = 140 mmHg et/ou que la tension diastolique est constamment = 90 mmHg. La fréquence de l’HTA augmente avec l’âge et au-delà de 60 ans, pratiquement un individu sur 2 dépasse les limites de la tension artérielle acceptable. On estime qu’il y a en Belgique environ 2 millions d’hypertendus dont la moitié n’est pas connue.
Si vous présentez d’autres facteurs de risque, la limite de la tension artérielle acceptable est plus basse. Par exemple il est admis que la limite supérieure pour quelqu’un qui présente un diabète est de 130/80 mmHg.
Dans l’immense majorité des cas, l’HTA est dite essentielle, c’est-à-dire qu’on ne peut lui trouver une cause.
Lorsque l’HTA est isolée, c’est-à-dire qu’elle ne s’accompagne pas d’autres facteurs de risque cardiovasculaires et/ou qu’elle n’a pas donné lieu à l’apparition de complications cardiaques, cérébrales, oculaires ou rénales, le risque qui lui est lié reste relativement modeste tant que les valeurs tensionnelles ne dépassent pas 160/100 mmHg. En revanche, nouvelle illustration de l’union désastreuse des malfaiteurs, même pour des valeurs tensionnelles peu élevées, le risque peut être important lorsqu’il y a d’autres facteurs de risque associés. La situation du cumul de plusieurs facteurs de risque peu prononcés est une situation extrêmement courante et s’accompagne d’une probabilité élevée de problèmes cardiaques ou vasculaires cérébraux.
Comme l’HTA entraîne en général peu de symptômes, elle a été qualifiée de « tueur silencieux ». L’existence d’une HTA, surtout lorsqu’elle s’accompagne d’autres facteurs de risque, peut multiplier par 2 ou 3 la probabilité d’accident cardiaque ou cérébrovasculaire. L’HTA est également un facteur favorisant l’insuffisance rénale. Il n’existe qu’un moyen de savoir si un individu est hypertendu, c’est la mesure de sa tension artérielle.
Pourquoi traiter l’HTA ?
De nombreux travaux ont montré que le traitement de l’HTA permettait de diminuer la probabilité de problèmes cardiaques et cérébrovasculaires. Le contrôle de la tension artérielle, c’est-à-dire le fait de ramener les valeurs tensionnelles au niveau des valeurs acceptables, diminue le risque d’accidents cérébrovasculaires de 35 à 40%, le risque d’infarctus de 20 à 25% et le risque d'[simple_tooltip content=’ maladie chronique évolutive provoquée par l’incapacité du cœur à assurer sa fonction de pompe’]insuffisance cardiaque[/simple_tooltip] de 50%. Ces chiffres, pour rassurants qu’ils soient, indiquent clairement que le traitement ne permet pas de ramener le risque au niveau des sujets normotendus. Ce qui montre toute l’importance de la recherche et du traitement des autres facteurs de risque associés.
Le traitement de l’HTA est basé sur des modifications des habitudes de vie (avoir une vie plus active, arrêter de fumer, manger moins de sel, récupérer un poids sain, …). Lorsque ces modifications sont insuffisantes, un traitement médicamenteux peut être prescrit. Il existe plusieurs classes de médicaments antihypertenseurs et il est souvent nécessaire d’en associer au moins deux pour contrôler efficacement la tension artérielle.
Les réponses aux questions qui vous tiennent à cœur :
- Adopter une alimentation saine (en limitant le sel et les graisses et en consommant suffisamment de fruits et légumes)
- Éviter l’excès de poids
- Bouger suffisamment (30 minutes de marche à pied/vélo/natation… au moins 3 x par semaine)
- Limiter sa consommation d’alcool (pour l’homme : maximum 3 verres par jour ; pour la femme : maximum 2 verres par jour)
- Il est également conseillé d’éviter de fumer, car le tabagisme – tout comme l’hypertension – aggrave le risque d’artériosclérose précoce.